A de nombreuses occasions, lors de débats avec mes pairs de l'informatique, on m' a interroge sur la manière de justifier et défendre des budgets qui sont de plus en plus jugés suspects par les directions financières :
Celles-ci permettent de "désosser" le prix d'un service en affichant le coût unitaire de chaque fonction incluse dans celui-ci (sauvegardes, pilotage, help desk, Plan de secours, etc...). Ce qui ressemble à une analyse de la valeur permet de comparer les offres internes et celles externes comme les offres Cloud et de voir si certaines fonctions ne sont pas surfaites vis à vis de leur coûts (par ex: exigence d'une haute disponibilité pour une application qui n'est pas critique pour le métier).
Elles permettent d'analyser la structure de coûts et de souligner leurs évolutions vis à vis du volume consommée. Paradoxalement, l"évaluation du Capex vs Opex n'est pas autant primordial qu'on veuille bien l'entendre dire aujourd'hui. Concernant le Capex, il est plus important de mesurer l’impact de la prise en compte des dotations aux amortissements des actifs et plus globalement des charges fixes dans la structure de coût. En effet, dans une optique de performance économique, il convient de surveiller le niveau des charges fixes, sachant que la rentabilité économique est plus vite atteinte des lors que les charges fixes sont couvertes. Ceci peut se traduire par un mode de financement différent (ex leasing) ou une renégociation des contrats pour adopter une facturation plus modulaire tout en gardant la propriété des infrastructures.
Cependant même minimes, le comportement des charges fixes est problématique lorsqu'on veut suivre l'évolution des coûts de revient. En effet, ce dernier dépend des charges variables qui lui sont imputés et d’une partie des charges fixes qui varient en fonction du volume d’activité et du nombre de service produit ou vendu. Ainsi pour une structure de production donnée, le prix de revient unitaire diminue lorsque l’activité augmente et s’accroît lorsque l’activité baisse (sic!). Afin de supprimer les conséquences de la variation de l’activité sur le coût de revient, il est possible d’utiliser une imputation rationnelle des charge fixe. Cette méthode permet de garder un niveau constant de rentabilité quel que soit le niveau d’utilisation de l’infrastructure.
C'est ce principe qui vous est illustré dans la suite de ce document.
- Comment justifier nos investissements face à des fournisseurs qui proposent une facturation à la consommation ?
- Comment refacturer les premiers clients équitablement sans leur faire subir les coûts des investissements ?
- Comment dimensionner correctement mon infrastructure (par ex pour un cloud privé) et la faire évoluer mais sans faire exploser ma structure de coût ?
Celles-ci permettent de "désosser" le prix d'un service en affichant le coût unitaire de chaque fonction incluse dans celui-ci (sauvegardes, pilotage, help desk, Plan de secours, etc...). Ce qui ressemble à une analyse de la valeur permet de comparer les offres internes et celles externes comme les offres Cloud et de voir si certaines fonctions ne sont pas surfaites vis à vis de leur coûts (par ex: exigence d'une haute disponibilité pour une application qui n'est pas critique pour le métier).
Elles permettent d'analyser la structure de coûts et de souligner leurs évolutions vis à vis du volume consommée. Paradoxalement, l"évaluation du Capex vs Opex n'est pas autant primordial qu'on veuille bien l'entendre dire aujourd'hui. Concernant le Capex, il est plus important de mesurer l’impact de la prise en compte des dotations aux amortissements des actifs et plus globalement des charges fixes dans la structure de coût. En effet, dans une optique de performance économique, il convient de surveiller le niveau des charges fixes, sachant que la rentabilité économique est plus vite atteinte des lors que les charges fixes sont couvertes. Ceci peut se traduire par un mode de financement différent (ex leasing) ou une renégociation des contrats pour adopter une facturation plus modulaire tout en gardant la propriété des infrastructures.
Cependant même minimes, le comportement des charges fixes est problématique lorsqu'on veut suivre l'évolution des coûts de revient. En effet, ce dernier dépend des charges variables qui lui sont imputés et d’une partie des charges fixes qui varient en fonction du volume d’activité et du nombre de service produit ou vendu. Ainsi pour une structure de production donnée, le prix de revient unitaire diminue lorsque l’activité augmente et s’accroît lorsque l’activité baisse (sic!). Afin de supprimer les conséquences de la variation de l’activité sur le coût de revient, il est possible d’utiliser une imputation rationnelle des charge fixe. Cette méthode permet de garder un niveau constant de rentabilité quel que soit le niveau d’utilisation de l’infrastructure.
C'est ce principe qui vous est illustré dans la suite de ce document.
L’imputation rationnelle des charges fixes
Dans le domaine de la production informatique, les C.T se distinguent souvent par les caractéristiques suivantes :
En toute logique, il convient de facturer les clients au prorata de leur consommation, mais il y a 2 façons de faire :
INFSTO : 1 million d’euros qui se composent à 33 % des coûts d’amortissement de l’investissement (pour un amortissement linéaire sur 3 ans), des contrats de maintenance et des acquisitions diverses. C’est bien un montant P/L qui est pris en compte car nous sommes dans une vue compte d’exploitation !
En lissant cette charge sur 12 mois, nous aboutissons donc à un montant mensuel de 83 333 €. Pour simplifier, nous considérons que les baies sont fournies avec les 10 Po de disques. Dans la réalité, l’augmentation des charges du stockage varierait plus certainement par saut au fur et à mesure de l’acquisition de disques supplémentaires.
EXPSTO : considérons que les ressources d’exploitation varient en fonction du nombre de LUN à exploiter, et qu’un ETP (poste chargé 4 500 € /mois) prenne en charge 2 500 LUN.
Dans cet exemple, nous avons 1 million d’euros de charges fixes, et une charge variable pour l’exploitation liée au nombre de LUN. On suppose que la charge d’administration est dépendante du nombre de LUN à administrer. A ce titre, ca peut-être un inducteur d’activité acceptable pour EXPSTO (exploitation du stockage). On remarquera que dans le tableau ci-dessous la variation du nombre d’ETP s’effectue par ETP « entier ».
En prenant comme exemple pédagogiques 1 ETP = 2 500 LUNs, on s’aperçoit que la charge est fixe entre 0 et 2 500 LUNs puis évolue d’1 ETP entre 2500 et 5000 LUNs. Ceci illustre que toutes charges possèdent un comportement semi-fixe / semi-variable selon la maille d’analyse. Les ETP sont considérés comme variable à la vue des autres charges prises en comptes sur le périmètre d’analyse (charges des infrastructures baies). Cette remarque est aussi valable si on prend en compte l’acquisition de disques supplémentaires au fur et à mesure du remplissage des baies.
- Des infrastructures de plus en plus mutualisées,
- un décaissement important lié à des sauts capacitifs (baies de stockage, silos de sauvegarde, Mainframe, …)
En toute logique, il convient de facturer les clients au prorata de leur consommation, mais il y a 2 façons de faire :
- Soit on facture la totalité des coûts du C.T Stockage sur la totalité des Go utilisés par les clients :
- plus il y aura des consommateurs et plus le coût du Go baissera.
- Les premiers clients verront le prix unitaire baissés et il sera délicat d’expliquer pourquoi ils ont surpayé les 1ers Go. Les derniers clients bénéficieront d’un prix plus bas et seront ainsi privilégiés vis-à-vis des premiers.
- L’ensemble des coûts sont facturés et la DSI ne supporte pas de coûts liés aux surfaces non utilisées.
- Soit on facture la totalité des coûts du C.T Stockage sur la totalité des Go disponibles :
- L’avantage est d’avoir un prix constant du Go, il est possible de facturer au même prix l’ensemble des clients
- Le coût de la surface disque non encore utilisée est supporté par le DSI ce qui peut freiner les velléités d’investissement. C’est un point crucial pour les structures de type GIE qui doivent imputer facturer à l’€ l’€.
INFSTO : 1 million d’euros qui se composent à 33 % des coûts d’amortissement de l’investissement (pour un amortissement linéaire sur 3 ans), des contrats de maintenance et des acquisitions diverses. C’est bien un montant P/L qui est pris en compte car nous sommes dans une vue compte d’exploitation !
En lissant cette charge sur 12 mois, nous aboutissons donc à un montant mensuel de 83 333 €. Pour simplifier, nous considérons que les baies sont fournies avec les 10 Po de disques. Dans la réalité, l’augmentation des charges du stockage varierait plus certainement par saut au fur et à mesure de l’acquisition de disques supplémentaires.
EXPSTO : considérons que les ressources d’exploitation varient en fonction du nombre de LUN à exploiter, et qu’un ETP (poste chargé 4 500 € /mois) prenne en charge 2 500 LUN.
Dans cet exemple, nous avons 1 million d’euros de charges fixes, et une charge variable pour l’exploitation liée au nombre de LUN. On suppose que la charge d’administration est dépendante du nombre de LUN à administrer. A ce titre, ca peut-être un inducteur d’activité acceptable pour EXPSTO (exploitation du stockage). On remarquera que dans le tableau ci-dessous la variation du nombre d’ETP s’effectue par ETP « entier ».
En prenant comme exemple pédagogiques 1 ETP = 2 500 LUNs, on s’aperçoit que la charge est fixe entre 0 et 2 500 LUNs puis évolue d’1 ETP entre 2500 et 5000 LUNs. Ceci illustre que toutes charges possèdent un comportement semi-fixe / semi-variable selon la maille d’analyse. Les ETP sont considérés comme variable à la vue des autres charges prises en comptes sur le périmètre d’analyse (charges des infrastructures baies). Cette remarque est aussi valable si on prend en compte l’acquisition de disques supplémentaires au fur et à mesure du remplissage des baies.
Coût de revient du Go sans imputation rationnelle
La structure de coût du centre technologique est donc la suivante :
Le calcul du coût de revient du Go varie en fonction du taux d’occupation des baies. Le coût unitaire varie à la baisse au fur et à mesure de l’accroissement de taux de remplissage des baies et sera minimum à 100% des capacités. Ceci est dû à l’imputation d’un montant fixe sur une part variable d’unité de consommation – le Go.
Voici l’évolution du prix du Go en fonction du taux d’utilisation des baies qui ne l’oublions pas dans l’exemple est doté de ses 10Po de disques :
Lorsque les baies sont remplies, on atteint l’optimum de rendement économique pour une capacité donnée (0.11€), toute augmentation de la volumétrie nous contraint à réinvestir, donc à faire un saut capacitif, donc à augmenter les charges fixes, donc à faire augmenter fortement le coût unitaire du Go surtout au début car la nouvelle baie sera partiellement utilisée (même phénomène que ci-dessus).
On constate que le coût unitaire du Go baisse au fur et à mesure de l’augmentation du taux d’utilisation de la surface disque. En appliquant ce principe, les 1ers clients seront pénalisés vis-à-vis de dernier arrivés ! Pour 2Po de disques utilisés par les services, nous obtenons un coût unitaire du stockage de 0.55€, pour 10Po il tombe 0.18€. Dans ce cas, en tant que client il vaut mieux arriver en dernier !
L’imputation rationnelle permet de ne pas faire subir de variation dans le prix de revient et ainsi de pouvoir facturer le service à un prix constant indépendamment du niveau d’utilisation de l’infrastructure. Ce principe est détaillé ci-dessous, ces avantages et ses limites seront également commentés.
Nombre de Lun
|
# LUNs |
ETP
|
# d’ETP
|
EXPSTO
|
INFSTO
|
Coût Total |
Janvier
|
1 000
|
0.4
|
1
|
4 500
|
83 333
|
87 833 |
Février
|
2 000
|
0.8
|
1
|
4 500
|
83 333
|
87 833 |
Mars
|
3 000
|
1.2
|
2
|
9 000
|
83 333
|
92 333 |
Avril
|
4 000
|
1.6
|
2
|
9 000
|
83 333
|
92 333 |
Mai
|
5 000
|
2
|
2
|
9 000
|
83 333
|
92 333 |
Juin
|
6 000
|
2.4
|
3
|
13 500
|
83 333
|
96 833 |
Juillet
|
7 000
|
2.8
|
3
|
13 500
|
83 333
|
96 833 |
Août
|
8 000
|
3.2
|
4
|
18 000
|
83 333
|
101 333 |
Septembre
|
9 000
|
3.6
|
4
|
18 000
|
83 333
|
101 333 |
Octobre
|
10 000
|
4
|
4
|
18 000
|
83 333
|
101 333 |
Novembre
|
11 000
|
4.4
|
5
|
22 500
|
83 333
|
105 833 |
Décembre
|
12 000
|
4.8
|
5
|
22 500
|
83 333
|
105 833 |
Total
|
162 000
|
1 000 000
|
1 162 000 | |||
Ct Mensuel ETP
|
4 500
|
Voici l’évolution du prix du Go en fonction du taux d’utilisation des baies qui ne l’oublions pas dans l’exemple est doté de ses 10Po de disques :
Coût Total | Po | Go | Go en € |
1 162 000,00 | 2 | 2 097 152 | 0,55 € |
1 162 000,00 | 3 | 3 145 728 | 0,37 € |
1 162 000,00 | 4 | 4 194 304 | 0,28 € |
1 162 000,00 | 5 | 5 242 880 | 0,22 € |
1 162 000,00 | 6 | 6 291 456 | 0,18 € |
1 162 000,00 | 7 | 7 340 032 | 0,16 € |
1 162 000,00 | 8 | 8 388 608 | 0,14 € |
1 162 000,00 | 9 | 9 437 184 | 0,12 € |
1 162 000,00 | 10 | 10 485 760 | 0,11 € |
On constate que le coût unitaire du Go baisse au fur et à mesure de l’augmentation du taux d’utilisation de la surface disque. En appliquant ce principe, les 1ers clients seront pénalisés vis-à-vis de dernier arrivés ! Pour 2Po de disques utilisés par les services, nous obtenons un coût unitaire du stockage de 0.55€, pour 10Po il tombe 0.18€. Dans ce cas, en tant que client il vaut mieux arriver en dernier !
L’imputation rationnelle permet de ne pas faire subir de variation dans le prix de revient et ainsi de pouvoir facturer le service à un prix constant indépendamment du niveau d’utilisation de l’infrastructure. Ce principe est détaillé ci-dessous, ces avantages et ses limites seront également commentés.
Coût de revient avec imputation rationnelle
Cette méthode consiste à ne faire supporter au coût du service qu’une fraction des frais fixes proportionne à un niveau d’activité considéré comme normal pour l’entreprise.
Le coefficient d’imputation rationnelle (CIR) permet de mesurer l’écart entre l’activité réelle et l’activité normale.
Coefficient d’imputation rationnelle = activité réelle (ou constatée) / activité normale (ou standard).
Ce coefficient permet d’éliminer l’influence des variations des volumes d’activité sur les coûts des services.
Si le CIR < 1 alors l’activité réelle est inférieur à l’activité standard ; les frais fixes imputés sont inférieurs aux frais réels. On a alors un coût de sous-utilisation.
Si au contraire, l’activité réelle est supérieure à l’activité normale, on obtient un boni de suractivité !
Pour des baies pouvant contenir au maximum 10Po di disques, on considère que sur la durée de vie comptable de l’investissement, les baies seront chargées à 6Po. Ce niveau définit ce qui est considéré comme la capacité normale ou standard. On a donc un CIR de 1 pour 6Po. Le cout du Go pour 6Po est de 0.18€ : c’est le coût de revient retenu pour la facturation ; 6Po étant le niveau standard d’activité.
Tant que le niveau de remplissage des baies se situe en dessous de 6Po, nous aurons un CIR < 1 donc on subira un coût de sous-activité, au-delà de 6¨Po, le CIR est > 1 donc nous aurons un boni de sus-activité.
Cette technique procure les avantages suivants :
Le même logiques est applicable par exemple pour le dimensionnement d’un cloud privé : les charges fixes correspondent aux charges annuelles des infrastructures (amortissements, maintenance, charges diverses des hyperviseurs) les charges variables sont proportionnelles au nombre d’hyperviseur ou de VMs.
Il faut surtout retenir que l’imputation rationnelle des charges fixes permet de garder toutes latitudes sur les choix d’investissement car cette méthode gomme la variabilité des coûts de revient et ce indépendamment du « caping » de l’infrastructure.
Le coefficient d’imputation rationnelle (CIR) permet de mesurer l’écart entre l’activité réelle et l’activité normale.
Coefficient d’imputation rationnelle = activité réelle (ou constatée) / activité normale (ou standard).
Ce coefficient permet d’éliminer l’influence des variations des volumes d’activité sur les coûts des services.
Si le CIR < 1 alors l’activité réelle est inférieur à l’activité standard ; les frais fixes imputés sont inférieurs aux frais réels. On a alors un coût de sous-utilisation.
Si au contraire, l’activité réelle est supérieure à l’activité normale, on obtient un boni de suractivité !
Occupation Baies | Go alloué | CIR | Cout Total | Ct unitaire Go | Gain / Perte | Cout /boni |
2 | 2 097 152 | 0.33 | 387 333 | 0.1847 | -774 667 | Cout de sous activité |
4 | 4 194 304 | 0.67 | 774 667 | 0.1847 | -387 333 | Cout de sous activité |
6 | 6 291 456 | 1.00 | 1 162 000 | 0.1847 | 0 | Activité standard |
8 | 8 388 608 | 1.33 | 1 549 333 | 0.1847 | 387 333 | Boni de suractivité |
9 | 9 437 184 | 1.50 | 1 743 000 | 0.1847 | 581 000 | Boni de suractivité |
10 | 10 485 760 | 1.67 | 1 936 667 | 0.1847 | 774 667 | Boni de suractivité |
Tant que le niveau de remplissage des baies se situe en dessous de 6Po, nous aurons un CIR < 1 donc on subira un coût de sous-activité, au-delà de 6¨Po, le CIR est > 1 donc nous aurons un boni de sus-activité.
Cette technique procure les avantages suivants :
- Garantir un prix de revient constant et donc ainsi de ne pas favoriser certains clients qui profite d’un meilleur rendement économique,
- Permettre mesurer avec précision les gains ou perte financières selon les scénarios de sollicitation des infrastructures.
- Si l’activité réelle constate une utilisation de 4 Po alors on connaît exactement le manque à gagner à savoir 387 333€ (soit 1 162 000 – (1 162 000 x 0.67) avec CIR = 0.67).
- Si l’activité réelle dépasse les 6 Po alors le gain de suractivité sera lui aussi précisément quantifiable. Par exemple, pour une activité réelle de 8 Po, le bonus de la suractivité est de 581 000 €.
Le même logiques est applicable par exemple pour le dimensionnement d’un cloud privé : les charges fixes correspondent aux charges annuelles des infrastructures (amortissements, maintenance, charges diverses des hyperviseurs) les charges variables sont proportionnelles au nombre d’hyperviseur ou de VMs.
Il faut surtout retenir que l’imputation rationnelle des charges fixes permet de garder toutes latitudes sur les choix d’investissement car cette méthode gomme la variabilité des coûts de revient et ce indépendamment du « caping » de l’infrastructure.
Détermination du seuil de rentabilité
Nous avons déjà insisté sur le fait que contrairement à ce qui se dit communément le plus important n’est pas tant la dichotomie Capex / Opex, mais bien le comportement des charges fixes et variables. C’est la mesure du poids des charges fixes dans la structure du coût complet qui est le critère déterminant de rentabilité. Dans le cas de choix de faire ou faire faire, il faudra se projeter sur l’évolution possible des charges fixes et variables en fonction d’un volume donné de business pour déterminer le scénario le plus propice.
Quelques définitions pour commencer
Le seuil de rentabilité : C’est le volume d’activité pour lequel on ne réalise ni perte ni bénéfice.
Chiffre d’affaire critique : C’est la valeur du CA qui doit être réalisé pour avoir une exploitation rentable i.e. le chiffre d’affaire minimum pour couvrir les charges fixes.
Le seuil de rentabilité s’appuie sur la connaissance des charges variables et des charges fixes à travers ces égalités :
De ces égalités, le CAC c’est donc CF sur le taux de MCV (%MCV) avec %MVC = CA/MCV.
Quelques définitions pour commencer
Le seuil de rentabilité : C’est le volume d’activité pour lequel on ne réalise ni perte ni bénéfice.
Chiffre d’affaire critique : C’est la valeur du CA qui doit être réalisé pour avoir une exploitation rentable i.e. le chiffre d’affaire minimum pour couvrir les charges fixes.
Le seuil de rentabilité s’appuie sur la connaissance des charges variables et des charges fixes à travers ces égalités :
CA – CV = MCV
MCV – CF = R donc pour R = 0 on a MCV = CF et R = 0 quand on atteint le CAC.
Avec CA : Chiffre d’affaire ; CV : charges variables, CF = charges fixes ; MCV : marge sur coût variable et CAC : chiffre d’affaire critique.De ces égalités, le CAC c’est donc CF sur le taux de MCV (%MCV) avec %MVC = CA/MCV.
CAC = CF / %MVC.
Raisonnement sans marge
Reprenons, le cas précédent avec nos baies de disques, et déterminons la marge sur coût variable.
Les charges variables correspondent aux ETP pour administrer les LUNs et s’élèvent à 162000€ /an. La marge sur coût variable est de :
1 162 000 -162 000 = 1 000 000 € et le %MCV est de : 1 000 000/ 1162000 = 86.06%
Dans notre cas simpliste, MCV = CF car nous avons « CA = Coût de revient » soit un modèle sans marge.
Connaissant le taux de MCV, il faut déterminer le chiffre d’affaire critique qui couvre les charges fixes donc :
Le seuil de rentabilité en unité pour un prix du Go évalué au niveau de l’activité standard est donc de :
CAC * Coût standard= 1 162 000 * 0.1847€ = 6 291 456Go soit 6Po qui est le seuil de l’activité normale.
Les charges variables correspondent aux ETP pour administrer les LUNs et s’élèvent à 162000€ /an. La marge sur coût variable est de :
1 162 000 -162 000 = 1 000 000 € et le %MCV est de : 1 000 000/ 1162000 = 86.06%
Dans notre cas simpliste, MCV = CF car nous avons « CA = Coût de revient » soit un modèle sans marge.
Connaissant le taux de MCV, il faut déterminer le chiffre d’affaire critique qui couvre les charges fixes donc :
CAC = 1 000 000€/86.06% = 1 162 000€
Sans surprise, le CAC est égale au montant du coût complet car le chiffre d’affaire est égal au coût complet.Le seuil de rentabilité en unité pour un prix du Go évalué au niveau de l’activité standard est donc de :
CAC * Coût standard= 1 162 000 * 0.1847€ = 6 291 456Go soit 6Po qui est le seuil de l’activité normale.
Raisonnement avec marge
Imaginons que nous nous transformons en « business unit » et que nous proposons un coût du Go inclus dans nos offre Iaas. Nous construisons notre modèle avec une marge de 50% sur le coût de revient au niveau standard d’activité soit un coût unitaire du Go à 0.37€ (0.1847€*2).
Pour mesurer correctement l’évolution des charges variables (CV), imaginons l’hypothèse suivante pour les ETPs (toujours sur la base de 1 ETP pour 2500 LUNs) :
A 12% d’occupation des baies, il faut 2 ETP, 3 à 38% et 5 ETP à 60%.
En fonction du nombre d’ETP et du taux d’occupation des baies, nous avons donc les seuils de rentabilité et les chiffre d’affaire critique suivants :
Les charges variables sont évaluées au regard du nombre d’ETP nécessaire pour un taux d’occupation données et la durée telle que présentée dans le tableau ci-dessus. Ainsi pour 2Po sur les 10 maxi, soit 20% d’occupation, dans notre tableau, on exploite approximativement 4000 LUNs pour lesquelles il faut donc 2 ETPs. Les 4000 LUNs sont atteints en avril soit une dépense total entre janvier et avril pour EXPSTO de 4500+4500+9000+9000= 27000€.
Le CAC est calculé en connaissant le taux de MCV et le montant des charges fixes qui sont ici de 1M€.
Constats :
Pour mesurer correctement l’évolution des charges variables (CV), imaginons l’hypothèse suivante pour les ETPs (toujours sur la base de 1 ETP pour 2500 LUNs) :
Mois
|
# de LUN
|
ETP
|
# ETP
|
EXPSTO (C.V)
|
% occupation baies |
janvier
|
1 000
|
0.4
|
1
|
4 500
|
2.00% |
février
|
2 000
|
0.8
|
1
|
4 500
|
7.00% |
mars
|
3 000
|
1.2
|
2
|
9 000
|
12.00% |
avril
|
4 000
|
1.6
|
2
|
9 000
|
22.00% |
mai
|
5 000
|
2
|
2
|
9 000
|
27.00% |
juin
|
6 000
|
2.4
|
3
|
13 500
|
30.00% |
juillet
|
7 000
|
2.8
|
3
|
13 500
|
38.00% |
août
|
8 000
|
3.2
|
4
|
18 000
|
43.00% |
septembre
|
9 000
|
3.6
|
4
|
18 000
|
45.00% |
octobre
|
10 000
|
4
|
4
|
18 000
|
50.00% |
novembre
|
11 000
|
4.4
|
5
|
22 500
|
52.00% |
décembre
|
12 000
|
4.8
|
5
|
22 500
|
60.00% |
En fonction du nombre d’ETP et du taux d’occupation des baies, nous avons donc les seuils de rentabilité et les chiffre d’affaire critique suivants :
Vol en Po | Vol en Go | Ct unitaire | CA | CV (EXPSTO) | MCV | %MCV | CAC | SR en Po | Ct au SR |
2 | 2 097 152 | 0,37 | 774 667 | 27 000 | 747 667 | 96,51% | 1 036 112 | 2,67 | 0,49 |
3 | 3 145 728 | 0,37 | 1 162 000 | 49 500 | 1 112 500 | 95,74% | 1 044 494 | 2,7 | 0,33 |
4 | 4 194 304 | 0,37 | 1 549 333 | 81 000 | 1 468 333 | 94,77% | 1 055 165 | 2,72 | 0,25 |
5 | 5 242 880 | 0,37 | 1 936 667 | 117 000 | 1 819 667 | 93,96% | 1 064 297 | 2,75 | 0,2 |
6 | 6 291 456 | 0,37 | 2 324 000 | 162 000 | 2 162 000 | 93,03% | 1 074 931 | 2,78 | 0,17 |
Le CAC est calculé en connaissant le taux de MCV et le montant des charges fixes qui sont ici de 1M€.
Constats :
- Pour 2Po vendus au prix 0.37€, on n’atteint pas le CAC, le montant du CA (774K€) est inférieur au CAC (1036112€). Pour être à l’équilibre, on peut agir sur le montant unitaire ou sur la quantité.
- Ici, il faudrait vendre au prix unitaire de 0.49€ le Go pour 2Po pour atteindre le CAC.
- Autrement, au prix unitaire de 037€ le Go, il faut vendre 2.67Po pour atteindre le CAC.
- Le taux de marge sur coût variable fluctue passant de 96,5% à 93%. Ceci montre que les CV ont en réalité un comportement semi-variable dû au fait que dans cet exemple on fait des sauts capacitifs d’1 ETP. Dans la réalité, une charge n’est pas complètement fixe ou variable. Tout du moins son seuil de variabilité dépend du niveau d’observation choisie.
Point mort
On appelle point mort la date à laquelle le seuil de rentabilité est atteint. Il s’exprime en jour ou en mois.
Le point mort se calcule ainsi :
Le tableau illustre également la marge pour chaque seuil de vente.
Le point mort se calcule ainsi :
Point mort (annuel) = CAC /CA *360
Dans notre exemple, le point mort est respectivement de :Vol en Po | Marge(CA- CAC) en € | Point Mort en # de jours |
2 | -261 446 | 481.50 |
3 | 117 506 | 323.60 |
4 | 494 169 | 245.18 |
5 | 872 369 | 197.84 |
6 | 1 249 069 | 166.51 |
Conclusion
Ces exemples ci-dessus ont pour objectif de donner les éléments aux lecteurs pour être en mesure de faire une analyse des coûts en comprenant les comportements de charges selon leur nature.
On dit qu’une DSI est performante si elle atteint ses objectifs. Piloter la performance recouvre
Au delà des coûts, cet article a introduit une notion prix (raisonnement avec marge) qui permet de positionner la DSI comme un fournisseur de service. Dans ce nouveau rôle, la DSI doit se comporter comme une start-up cherchant à conquérir son marché et à fidéliser ses clients. L'analyse de la structure de coûts, la construction du catalogue de service avec un modèle de facturation incarnent les nouvelles activités qui incombent aux DSI.
A l’ère de la mise en concurrence systématique de la DSI, de la croissance du shadow IT, la DSI doit être de doter de moyens lui permettant de comprendre ses coûts, de les expliquer à partir de là de pouvoir mesurer l’évolution de sa structure de coûts en rapport avec ses choix financiers.
On dit qu’une DSI est performante si elle atteint ses objectifs. Piloter la performance recouvre
- L’efficacité : elle s’évalue en comparant les résultats obtenus aux objectifs fixés. C’est le domaine de l’optimisation des processus et des activités, de l’organisation, domaine de prédilection de ITIL, et CMMI et de toute démarche autour de l’amélioration (six sigma, lean management, …).
- L’efficience : Elle se mesure en rapportant les objectifs aux moyens financiers mis en œuvre. C’est l’apport des démarches de costing, des modèles de coûts. Ils permettent d’aller plus loin que les démarches qualité dans le sens où il mesure le coût de l’efficacité. C’est certainement encore un domaine où les DSI doivent encore progresser.
- L’économie : Elle pourrait se définir comme l’obtention des coûts les plus faibles en les limitant au juste niveau nécessaire pour atteindre ces objectifs. Là aussi, les modèles économique apporte une transparence sur la construction des coûts depuis les dépenses jusqu’aux objets de coût, qui ont font un outil précieux en temps de crise économique.
Au delà des coûts, cet article a introduit une notion prix (raisonnement avec marge) qui permet de positionner la DSI comme un fournisseur de service. Dans ce nouveau rôle, la DSI doit se comporter comme une start-up cherchant à conquérir son marché et à fidéliser ses clients. L'analyse de la structure de coûts, la construction du catalogue de service avec un modèle de facturation incarnent les nouvelles activités qui incombent aux DSI.
A l’ère de la mise en concurrence systématique de la DSI, de la croissance du shadow IT, la DSI doit être de doter de moyens lui permettant de comprendre ses coûts, de les expliquer à partir de là de pouvoir mesurer l’évolution de sa structure de coûts en rapport avec ses choix financiers.
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